Peux‑tu te présenter et nous parler de ton parcours ?

Ingénieure de Polytech Paris‑Saclay, j’ai été formée au domaine de l’optronique. Diplômée d’une maîtrise de physique et d’un DEA en microélectronique, j’ai acquis des compétences en optique ondulatoire, en physique des semi‑conducteurs ainsi qu’en physique quantique appliquée au domaine du LASER.

En 1996, le marché de la fibre optique était trop précurseur. J’ai alors compris toute l’importance de maîtriser les protocoles de communication dans le domaine du GSM et des réseaux fixes TCP/IP, à la base du réseau Internet. C’est dans ce contexte, en 1998, que j’ai consolidé mon parcours universitaire par un Master en Conception et Architecture Réseaux réalisé à Télécom Paris, avant de rejoindre l’industrie de la Tech.

J’y ai alors exercé de nombreux métiers : ingénieure support data et sécurité chez l’équipementier Alcatel, architecte réseaux et sécurité chez l’opérateur Completel, directrice de projet VoIP pour la DSI du groupe Kering et de toutes ses filiales. Chez les opérateurs Bouygues Telecom et Sipartech, j’ai eu plaisir à encadrer des techniciens et des ingénieurs, étant perçue comme une excellente manager, capable de rassembler et de promouvoir la victoire en équipe.

Souhaitant donner un nouvel élan à ma carrière, dans un contexte inédit de la cybersécurité, au vu des actualités cyber et du plan de relance gouvernemental, j’ai repris mes études en 2021 pour décrocher un diplôme de RSSI grâce aux formations proposées sur OpenClassrooms, encadrées par l’Université de Technologie de Troyes.

J’ai alors poursuivi dans cette voie avec quelques missions de consulting au service de PME et des formations en cybersécurité dispensées à des étudiants d’écoles de management et d’ingénierie.

En découvrant l’offre de RSSI proposée par l’ACMOSS en 2023, j’ai pleinement apprécié le rôle stratégique que joue la cybersécurité pour le RRF et l’ensemble des structures raccordées, dans un contexte où l’informatique quantique menace de briser les algorithmes de chiffrement les plus sophistiqués.

Quelles sont tes missions au quotidien ?

Mes missions de RSSI visent à garantir la sécurité des systèmes d'information et à déployer les mesures nécessaires pour résister à des événements issus du cyberespace susceptibles de compromettre la disponibilité, l’intégrité ou la confidentialité des données stockées, traitées ou transmises.

En étroite collaboration avec les équipes fonctionnelles et techniques du programme, le DPD, le médecin référent en charge de la HDS et l’officier de sécurité de l’ACMOSS, je contribue aux missions suivantes :

 • Définir les architectures de sécurité du RRF en collaboration avec les titulaires, et s’assurer que les exigences de sécurité soient appliquées ;
 • Participer à la constitution du corpus documentaire pour la première homologation du RRF ainsi que pour les homologations suivantes ;
 • Rédiger et mettre en œuvre la politique de sécurité des systèmes d’information (prévention, protection, détection, gestion de crise, remédiation, sensibilisation du personnel) et veiller à son application ;
 • Assurer un support technique pour intégrer la sécurité et la résilience (PCA/PRA) dans tous les projets auprès de l’ensemble des acteurs de l’ACMOSS et de tous les partenaires de l’agence ;
 • Contribuer à la mise en place d’un socle de détection en collaboration avec nos partenaires, le C2MI, allant de l’identification des menaces jusqu’à l’évaluation de l’impact de la gravité sur le RRF et la mise en œuvre de plans de remédiation. 

Pourquoi avoir rejoint l'ACMOSS ?

Les hôpitaux français ont été couramment pris pour cibles par les hackers depuis 2020 : des centaines d’hôpitaux ont été attaqués en quelques années.
Ils ont souvent fait l’objet de cyberattaques par ransomwares.
C’est pour donner plus de sens à mon travail que j’ai souhaité rejoindre le secteur public.

Et à côté du travail ?

J’ai plaisir à voyager, à faire du sport et à pratiquer le piano quand le temps me le permet.
En 2022, je me suis découverte une passion pour l’écriture dans le but de partager et de transmettre des analyses et des retours d’expérience.

L’événement qui m’a mise sur la voie est la production d’un article de veille que j’avais intitulé « Les pays face aux risques de cyberguerre », à l’époque où démarrait la guerre en Europe, sur le sol ukrainien.

Pour faire face à la campagne de destruction massive des infrastructures civiles ukrainiennes menée par Moscou, il s’est avéré que les data centers et les centres névralgiques du pays ont dû migrer leurs données en un temps record.

Sur le plan législatif, l’Ukraine a su également modifier en quelques semaines sa législation concernant l’archivage des données.

Il s’agit de la guerre la plus avancée, à ce jour, sur le plan technologique, de toute l’histoire de l’humanité. Elle marque un tournant important en accélérant la construction d’une cyberdéfense européenne.

Après deux ans d’études, de recherches et d’investigations, je me suis décidée à publier un ouvrage que j’ai choisi d’intituler « Cyberguerre et cyberattaques, les défis de la cybersécurité », publié en janvier 2025.

Il s’adresse à toutes celles et ceux qui se soucient, au quotidien, de leur cybersécurité — un moyen de préserver notre liberté de penser. Il répond également aux professionnels et aux décideurs concernés par les enjeux du cyberespace et les impacts des cyberattaques dans un contexte de tensions internationales.